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dimanche 16 août 2015

L'étendue des banquises polaires, indicateur clé des évolutions climatiques


Vous le savez, l'île Hans est une sentinelle des banquises de l'Arctique, lesquelles jouent un rôle de climatiseur en été et de moteur, toute l'année, des courants de l'océan Atlantique. Ces banquises ne se portent pas bien... En 2009 et 2010, avec Les Robinsons des glaces, j'ai pu constater leur faible épaisseur sur la côte orientale du Groenland. Après un été 2012 particulièrement chaud sous les hautes latitudes, été du record de rétractation des banquises de l'océan Arctique, les choses se sont un peu stabilisées.
 
L'été 2013 fut froid, nous l'avons observé en essayant de rejoindre l'île Hans à bord de Vagabond ! En 2013, donc, la banquise a plutôt tenu le choc, mais la pente descendante a repris en 2014, sans pour autant égaler le record de 2012. Nous attendons pour le mois de septembre les chiffres de l'extension minimale des glaces de mer en 2015... Cet article résume la question.
 

La banquise de l’océan Arctique : un rôle primordial
 
La banquise pluriannuelle (également appelée banquise permanente ou banquise polaire) a une fonction très importante dans le maintien des équilibres thermiques de la planète dans son ensemble et de l’hémisphère nord en particulier. Elle doit cette fonction au fait que, avant d'être entraînée au sud par les courants, elle s'est épaissie au fil des ans en se maintenant en été. Le réchauffement climatique induit la disparition de cette banquise permanente épaisse, au profit d'une banquise hivernale fine et d'un océan libre de glace en été, exposé au rayonnement direct du soleil.
 
- Le moteur des courants océaniques : protégées du rayonnement solaire par la couverture de glace, les eaux de l’océan Arctique se maintiennent à une température  proche du gel (-1,8°C). Lorsqu’elles rencontrent les eaux tempérées du Gulf Stream (5 à 6°C) ces eaux glaciales, plus denses et plus salées, coulent et entraînent le mécanisme de la circulation thermohaline. Maintenu à très basse température, l’océan Arctique joue un rôle de pompe océanique. L’amenuisement de la banquise polaire entraîne une réduction du différentiel de température et de salinité entre les eaux glacées et les eaux tempérées, et un ralentissement des courants de l’Atlantique nord.
 
- La diminution de l’oxygène dans les océans : arrivées dans l'Atlantique, les eaux polaires coulent et poursuivent leur route jusque dans l’hémisphère sud, où le système de l’Antarctique prend le relais. Ce faisant, les eaux froides, plus oxygénées que les eaux chaudes, renouvellent l’oxygène des profondeurs. Il existe dans les océans tropicaux des zones où le taux d’oxygène dissout n’est pas suffisant pour permettre aux poissons de respirer. Les chercheurs ont constaté que, conjointement au réchauffement global des océans, ces zones d’anoxie (eaux pauvres en oxygène) s’étendent et affectent la répartition de variétés de poissons comme les thons ou les espadons. La raréfaction de l’oxygène dans les océans liée à un réchauffement important de la planète est l’une des raisons invoquées pour expliquer les grands épisodes d’extinction des espèces.

- Une poche de froid qui modère la fonte de l’inlandsis du Groenland : la présence de banquise sur l’océan Arctique en été atténue la fonte de la calotte glaciaire du Groenland (inlandsis). Cette calotte glaciaire, si elle perdait seulement un tiers de son volume, provoquerait une montée générale des océans de 2 mètres. Depuis quelques années, malgré le maintien des glaces marines, un fractionnement important des grands glaciers du nord du Groenland est constaté, en particulier le glacier Petermann. L’augmentation des températures hivernales pourrait expliquer ce phénomène.

La disparition de la banquise permanente en été suspendrait l’effet d’albédo provoqué par la surface blanche de la banquise sur laquelle le rayonnement solaire est réfléchi. Sans banquise, il y aurait accumulation de la chaleur solaire dans l’océan. L'océan Arctique réchauffé gèlerait plus tardivement, affaiblissant le vortex stratosphérique et le dynamisme général des courants
 
 
A droite : étendue minimale des banquises de l'océan Arctique en 2012, 2013 et 2014.
 
La carte des banquises polaires à l’issue de l’été 2012 (record historique de rétractation avec 3,4 millions de km2) montre clairement que la banquise a disparu au large des continents – Sibérie, Alaska – mais qu’elle touche encore les côtes d’Ellesmere et du Groenland. Si la tendance à la disparition des banquises permanentes se confirme, c’est en mer de Lincoln, jusque au-dessus en l'île Hans, que nous pourrons en rencontrer les derniers témoins. Cette banquise, trop épaisse pour permettre aux phoques d'entretenir un trou de respiration en hiver, n’abrite aucune vie et interdit la navigation en toutes saisons. Elle est de nature très différente de la banquise de fjord qui se forme en hiver, accueille phoques et ours, se révèle facile à pratiquer en traîneau et fond en début d’été pour laisser place à la mer.
 
 
 
Lire la suite et voir photos sur le site.
 
Source d'information complète sur l'état des glaces de mer (National Snow and Data Center)
 
Article : Emmanuel Hussenet
 
 
 

 
 

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