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mercredi 5 août 2015

Conscience des nations et sommets du climat


Les 195 pays signataires de la convention des Nations Unies sur le climat se sont réunis en décembre 2014 à Lima et se réuniront en décembre 2015 à Paris. Leur but reste de trouver un accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement de la Terre à +2°C à l'horizon 2100. Accords bien difficiles à faire émerger car personne ne veut renoncer à la croissance, ou ne veut payer la facture d'une situation dont il ne se sent pas responsable. Aucun accord n'est ressorti de cette conférence, mais avant de rentrer chez lui, chacun s'est engagé à "intensifier son travail pour élaborer sa contribution à l'accord de 2015". Tous, comme lors des précédents sommets, ne se sont donc rejoints que sur un principe : remettre à plus tard le moment où ils devront prendre une décision. Ce sera à présent à la ville de Paris, en décembre 2015, d'accueillir la conférence décisive, mais peu de signes permettent d'espérer que la conscience que les États ont de la situation, dont ils connaissent parfaitement la gravité, débouche sur des engagements effectifs.

Le modèle de développement dévoreur de forêts, de minerais et de ressources en tous genres, et grand consommateur d'énergies fossiles, est stimulé par une demande qui ne fait que croître, et sur laquelle repose les perspectives économiques de la quasi totalité des pays du monde. La lutte contre le réchauffement climatique auquel chacun participe ne se traduit par aucune mesure susceptible de réduire significativement les émissions de CO2. Pourquoi ? Parce que l'efficacité en la matière bouleverserait notre rapport aux choses et à nous-même. Tout le monde veut changer mais personne ne remet en question l'idée qu'il se fait du progrès et des avantages matériels qu'il estime devoir en retirer.

Or, ce progrès, en précipitant les dérèglements climatiques, est à l'origine d'une tragédie humaine que chaque année renouvelle et intensifie. Dans les pays les plus fragiles, typhons, pluies diluviennes et sécheresses sont en passe d'anéantir des décennies d'efforts pour le développement, invalidant l'idée même du progrès. Dans les pays industrialisés, le public a abandonné le projet de modifier ses comportements de consommateur alors même que les alertes lancées par les scientifiques sont particulièrement fermes et exemptes de doutes sur la responsabilité de chacun. De toute évidence, les gouvernements d'un côté, les populations de l'autre, préfèrent se cantonner à ce qu'ils connaissent, au vieux système qui a jusque là subvenu à leurs besoins et satisfait leurs ambitions. Seuls les climatologues et les ONG continuent le combat. Mais leurs efforts, quelle que soit leur forme, semblent voués à l'échec. Le monde n'écoute pas. Le monde travaille.

Le progrès dont nous avons le plus besoin n'est pas technologique, social ou politique ; nous ne construirons rien avec des beaux discours, des positionnements de bienséance ou de énièmes dispositions juridiques. L'avancée dont nous avons tant besoin viendra de nous-même, d'une redécouverte de nos énergies intérieures et de leur emploi. En la matière, la marge de progrès est particulièrement étendue.

Texte : Emmanuel Hussenet

 

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