L'île qui appartient à tous

Ce blog approfondit les thèmes liés à la création d'un point géographique universel, symbole de la conscience et indicateur d'une nouvelle direction pour l'humanité. Pour rejoindre la communauté de l'île Hans : www.hansuniversalis.org

dimanche 16 août 2015

L'étendue des banquises polaires, indicateur clé des évolutions climatiques


Vous le savez, l'île Hans est une sentinelle des banquises de l'Arctique, lesquelles jouent un rôle de climatiseur en été et de moteur, toute l'année, des courants de l'océan Atlantique. Ces banquises ne se portent pas bien... En 2009 et 2010, avec Les Robinsons des glaces, j'ai pu constater leur faible épaisseur sur la côte orientale du Groenland. Après un été 2012 particulièrement chaud sous les hautes latitudes, été du record de rétractation des banquises de l'océan Arctique, les choses se sont un peu stabilisées.
 
L'été 2013 fut froid, nous l'avons observé en essayant de rejoindre l'île Hans à bord de Vagabond ! En 2013, donc, la banquise a plutôt tenu le choc, mais la pente descendante a repris en 2014, sans pour autant égaler le record de 2012. Nous attendons pour le mois de septembre les chiffres de l'extension minimale des glaces de mer en 2015... Cet article résume la question.
 

vendredi 14 août 2015

Les principes de l’économie écologique

 
 
Une autre économie est possible, plus juste, plus équitable, et plus respectueuse du monde. Une économie globale, pensée en écosystèmes. Développée depuis les débuts des années 1970, les thèses de l’économie écologique reconnaissent le rôle primordial de l’environnement naturel sur les activités humaines.

 

jeudi 13 août 2015

Emission CO2 : Copenhague 2009 - Paris 2015, des années de palabres pour masquer une faillite


En guise d'aide-mémoire, histoire de bien poser les enjeux actuels sur le climat, les gaz à effet de serre et le lobbying des hydrocarbures, voici l'article écrit par Maxence Layet (revue Orbs) il y a maintenant six ans, en 2009 (la COP 15 se tenait à Copenhague), et qui relatait le fort consensus des experts et leur avertissement climatique.
Nous avions alors selon eux six ans pour éviter l'emballement, prendre conscience des rétroactions lentes et de l'inéluctable compte à rebours... Bref, pour prendre les choses en mains en conscience et éviter le scénario "Six degrés". C'était en 2009. On en est loin.
"Pour le GIEC, c'est bien en 2015 que les émissions globales doivent culminer si l'on veut que les concentrations CO² ne dépassent pas les 400 ppm (parties par million) et que les températures n'augmentent pas de plus de deux degrés. Au-delà, l'Amazonie va se transformer en désert et les sols gelés de Sibérie et du Canada « dégazer » de grandes quantités de méthane, amorçant la spirale du réchauffement. Un cercle vicieux impossible alors à réfréner."

samedi 8 août 2015

La conversion écologique


 
Extrait de la Lettre encyclique du Saint-Père François
 
La grande richesse de la spiritualité chrétienne, générée par vingt siècles d’expériences personnelles et communautaires, offre une belle contribution à la tentative de renouveler l’humanité. Je veux proposer aux chrétiens quelques lignes d’une spiritualité écologique qui trouvent leur origine dans des convictions de notre foi, car ce que nous enseigne l’Évangile a des conséquences sur notre façon de penser, de sentir et de vivre. Il ne s’agit pas de parler tant d’idées, mais surtout de motivations qui naissent de la spiritualité pour alimenter la passion de la préservation du monde. Il ne sera pas possible, en effet, de s’engager dans de grandes choses seulement avec des doctrines, sans une mystique qui nous anime, sans « les mobiles intérieurs qui poussent, motivent, encouragent et donnent sens à l’action personnelle et communautaire ».151 Nous devons reconnaître que, nous les chrétiens, nous n’avons pas toujours recueilli et développé les richesses que Dieu a données à l’Église, où la spiritualité n’est déconnectée ni de notre propre corps, ni de la nature, ni des réalités de ce monde ; la spiritualité se vit plutôt avec celles-ci et en elles, en communion avec tout ce qui nous entoure.

Éducation pour l'alliance entre l'humanité et l'environnement

Extrait de la Lettre encyclique du Saint-Père François

La conscience de la gravité de la crise cultu­relle et écologique doit se traduire par de nouvelles habitudes. Beaucoup savent que le progrès actuel, tout comme la simple accumulation d’objets ou de plaisirs, ne suffit pas à donner un sens ni de la joie au cœur humain, mais ils ne se sentent pas capables de renoncer à ce que le marché leur offre. Dans les pays qui devraient réaliser les plus grands chan­gements d’habitudes de consommation, les jeunes ont une nouvelle sensibilité écologique et un esprit généreux, et certains d’entre eux luttent admirable­ment pour la défense de l’environnement ; mais ils ont grandi dans un contexte de très grande consommation et de bien-être qui rend difficile le développement d’autres habitudes. C’est pourquoi nous sommes devant un défi éducatif.

Éducation et spiritualité écologiques


Extrait de la Lettre encyclique du Saint-Père François
Beaucoup de choses doivent être réorientées, mais avant tout l’humanité a besoin de changer. La conscience d’une origine commune, d’une appartenance mutuelle et d’un avenir partagé par tous, est nécessaire. Cette conscience fondamentale permettrait le développement de nouvelles convictions, attitudes et formes de vie. Ainsi un grand défi culturel, spirituel et éducatif, qui supposera de longs processus de régénération, est mis en évidence.

Extraits de l'Encyclique du pape François


«J'adresse une invitation urgente à un nouveau dialogue sur la façon dont nous construisons l'avenir de la planète. Nous avons besoin d'une conversion qui nous unisse tous, parce que le défi environnemental que nous vivons, et ses racines humaines, nous concernent et nous touchent tous.»

«Les prévisions catastrophistes ne peuvent plus être considérées avec mépris ni ironie. Nous pourrions laisser trop de décombres, de déserts et de saletés aux prochaines générations. Le rythme de consommation, de gaspillage et de détérioration de l'environnement a dépassé les possibilités de la planète, à tel point que le style de vie actuel, parce qu'il est insoutenable, peut seulement conduire à des catastrophes

jeudi 6 août 2015

Le CO2 de tous les dangers


Dans sont dernier rapport (2013/2014) le GIEC se montre pessimiste quant à la capacité de l'humanité à limiter le réchauffement anthropique à 2°C, conformément à l'objectif que se fixent les 195 pays qui participent aux conférences sur le climat. Ces 2°C se traduiraient, dans l'Arctique, par un réchauffement de 8°C, une disparition définitive des banquises pluriannuelles et une fonte accélérée des calottes glaciaires, entraînant une forte montée des océans. Selon les experts, tout porte malheureusement à croire que cette limite "de sécurité climatique" sera franchie.

En quête de légitimité


Canadiens et Danois n'ont aucune légitimité sur Hans de par le fait de l'occupation : la zone a de tout temps été inhabitée. Alors pourquoi leur appartiendrait-elle ? Parce qu'elle aurait été découverte par un Anglais, selon les Canadiens (le Canada a été formé conjointement par les Anglais et les Français) et par un Danois selon les Danois.
Charles-Francis Hall, découvreur de l'île.
Or, l'histoire est sans ambiguïté sur la paternité du découvreur. L'île fut découverte le 21 août 1871 par Charles Francis Hall, commandant du Polaris, qu'il baptisa Hans en hommage à son fidèle guide et compagnon inuit : Hans Hendrik. Ce guide autochtone célèbre, honoré dans les livres de Jean Malaurie, était originaire du sud du Groenland, donc du Danemark... Mais seul le chef d'expédition peut être tenu pour le découvreur. En l'occurrence, il s'agissait de Charles Francis Hall qui n'était pas anglais mais américain. Quand le premier Anglais a fait son apparition – George Strong Nares – c'était quatre ans plus tard. Hall est mort tragiquement trois mois seulement après sa découverte, empoisonné par le médecin de sa propre expédition. Son corps gît encore tout au nord du Groenland dans une région baptisée en son hommage la Terre de Hall.
 
Le Canada pas plus que le Danemark n'ont de légitimité par l'occupation ou par la découverte. Hans échappe aux accords de territorialité. L'île porte le nom d'un groenlandais et fut découverte par un américain, assassiné trois mois plus tard. Les États-Unis n'ont pas cherché à revendiquer la région et estiment que, tout comme le passage du Nord-Ouest, le passage du Pôle (ou détroit de Nares) doit rester neutre et de navigation libre.

La bataille de l'île Hans


L'île Hans est un rocher situé dans le chenal de Kennedy à près de 81° de latitude nord, dans une région inhabitée comprise entre la mer de Baffin et la mer de Lincoln. Sa superficie est de l’ordre de 1,3 km² et son plateau culmine à environ 160 mètres. Soumise à des vents violents et à des températures très basses (-30°C de moyenne en hiver, 2 ou 3°C au mois de juillet) l’île ne présente au demeurant aucun intérêt. La communauté autochtone la plus au nord du monde vit à Siorapaluk, district de Qaanaaq, 400 kilomètres au sud. La présence quasi constante de banquises pluriannuelles rend l’île très difficile d’accès, et seules des missions scientifiques y débarquent.

L’île Hans se singularise par sa position géographique à équidistance des côtes canadiennes et danoises (17 kilomètres de chaque côté). Elle est revendiquée simultanément par le Canada et le Danemark depuis 1973, date de la signature de l'accord délimitant la frontière maritime entre les deux pays, lesquels n'étaient pas parvenus à s'entendre sur une portion du tracé longue de 875 mètres, là où est situé l'îlot. L'île n'a pas d'eaux territoriales et aucun des deux pays, s'il l'acquérait, ne bénéficierait d'une extension de ses droits de pêche ou de forage.

L'île Hans, laboratoire de la conscience


Sur le toit du monde, au seuil de l'océan Glacial où se joue la partition de notre avenir, l'île Hans élève notre regard. En acquérant le statut de Terra Nullius, elle réaliserait un événement sans précédent dans l'histoire de l'humanité : pour la première fois, une nation renoncerait à ses prérogatives territoriales, économiques et politiques au profit de l'intérêt commun à tous. Elle cèderait de ses ambitions pour offrir une toute petite place à la sagesse, car le temps est révolu où l'on pouvait miser aveuglément sur la science. Le message de la science a changé. La science ne nous pousse plus en avant aveuglément, mais nous alerte, nous somme de prendre une autre voie. Nos constructions et systèmes ne tiennent plus. Seul tient ce qui réside en nous-même. Le monde moderne, avide de performance, a tenté de diluer notre conscience d'être. Le temps est venu de nous recentrer et de nous reconstruire intérieurement.

mercredi 5 août 2015

Conscience des nations et sommets du climat


Les 195 pays signataires de la convention des Nations Unies sur le climat se sont réunis en décembre 2014 à Lima et se réuniront en décembre 2015 à Paris. Leur but reste de trouver un accord pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement de la Terre à +2°C à l'horizon 2100. Accords bien difficiles à faire émerger car personne ne veut renoncer à la croissance, ou ne veut payer la facture d'une situation dont il ne se sent pas responsable. Aucun accord n'est ressorti de cette conférence, mais avant de rentrer chez lui, chacun s'est engagé à "intensifier son travail pour élaborer sa contribution à l'accord de 2015". Tous, comme lors des précédents sommets, ne se sont donc rejoints que sur un principe : remettre à plus tard le moment où ils devront prendre une décision. Ce sera à présent à la ville de Paris, en décembre 2015, d'accueillir la conférence décisive, mais peu de signes permettent d'espérer que la conscience que les États ont de la situation, dont ils connaissent parfaitement la gravité, débouche sur des engagements effectifs.

Le modèle de développement dévoreur de forêts, de minerais et de ressources en tous genres, et grand consommateur d'énergies fossiles, est stimulé par une demande qui ne fait que croître, et sur laquelle repose les perspectives économiques de la quasi totalité des pays du monde. La lutte contre le réchauffement climatique auquel chacun participe ne se traduit par aucune mesure susceptible de réduire significativement les émissions de CO2. Pourquoi ? Parce que l'efficacité en la matière bouleverserait notre rapport aux choses et à nous-même. Tout le monde veut changer mais personne ne remet en question l'idée qu'il se fait du progrès et des avantages matériels qu'il estime devoir en retirer.

Or, ce progrès, en précipitant les dérèglements climatiques, est à l'origine d'une tragédie humaine que chaque année renouvelle et intensifie. Dans les pays les plus fragiles, typhons, pluies diluviennes et sécheresses sont en passe d'anéantir des décennies d'efforts pour le développement, invalidant l'idée même du progrès. Dans les pays industrialisés, le public a abandonné le projet de modifier ses comportements de consommateur alors même que les alertes lancées par les scientifiques sont particulièrement fermes et exemptes de doutes sur la responsabilité de chacun. De toute évidence, les gouvernements d'un côté, les populations de l'autre, préfèrent se cantonner à ce qu'ils connaissent, au vieux système qui a jusque là subvenu à leurs besoins et satisfait leurs ambitions. Seuls les climatologues et les ONG continuent le combat. Mais leurs efforts, quelle que soit leur forme, semblent voués à l'échec. Le monde n'écoute pas. Le monde travaille.

Le progrès dont nous avons le plus besoin n'est pas technologique, social ou politique ; nous ne construirons rien avec des beaux discours, des positionnements de bienséance ou de énièmes dispositions juridiques. L'avancée dont nous avons tant besoin viendra de nous-même, d'une redécouverte de nos énergies intérieures et de leur emploi. En la matière, la marge de progrès est particulièrement étendue.

Texte : Emmanuel Hussenet

 

Une propriété inaliénable


Le dérèglement de nos comportements comme du climat montre que nous nous sommes détournés du sens, que nous n’avons pas respecté le pacte fondamental qui nous unissait à la Terre et au vivant. L’île Hans nous rappelle à la réalité, ravive notre mémoire et notre conscience, nous convainc de renouer tant avec la nature qui nous environne qu’avec notre nature intérieure. Adhérer à cette démarche signifie se rattacher à l'évidence, se réconcilier avec son humanité véritable et ses dimensions les plus subtiles. 

Le Canada ou le Danemark n'ont pas besoin d'un kilomètre carré de territoire polaire en plus (ils en ont déjà des millions). Nous, si. Un petit kilomètre carré de caillou et de glace tout en haut de la Terre en référence à notre Pôle intérieur, pour rassembler les facettes éparpillées de nous-mêmes. Nous sommes tous légitimes à habiter l'île Hans. Hans ne doit appartenir à personne pour être à nous, rien qu'à nous. Mais à nous tous.
Hans est une toute petite île du haut Arctique qu’un malicieux hasard a positionnée exactement à mi-distance des côtes canadiennes et danoises, si bien que personne ne peut déterminer vers quel pays elle penche le plus. Cette île, à mille kilomètres seulement du pôle Nord, possède un intérêt stratégique pour le pays qui en obtiendrait le contrôle : elle est le point de passage obligé de la route maritime qui s'ouvrira quand les banquises de l'océan Glacial auront terminé de fondre. La posséder est la promesse de contrôler l'accès aux derniers grands champs pétroliers qui, à l'horizon 2040, n'auront pas encore été exploités. Ces projections au nom d'intérêts économiques privés s'imposent au mépris de notre intérêt à tous qui est de conserver une planète vivable, et au mépris de ce que nous attendons désormais de la puissance : qu’elle entre au service d’une nouvelle idée du monde.

Les ambitions économiques du Canada ou du Danemark ne nous concernent pas. Ce qui nous concerne, c’est notre avenir, notre vie, l’urgence d’une prise en compte sérieuse des paramètres physiques et naturels, alors qu’aucune décision collective en se sens n'apparaît concluante. Le différend qui oppose le Canada et le Danemark est d’un autre âge. La Terre ne peut plus être réduite à un gâteau qu’on se partage pour le livrer à des appétits personnels. Ce jeu menace le climat comme l’ensemble des écosystèmes, il crée des foyers de tensions, il nous met en danger. La loi qui doit désormais prévaloir est celle de la conscience. De notre conscience. Car c’est en conscience que nous revendiquons à notre tour l’île Hans.
Texte : Emmanuel Hussenet